Investir dans ce qui compte : Réflexions à la COP28, partie 1

By Jean-Denis Carrier and Karen Dingley | 5 février 2024
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L’industrie minière continue de relever les défis de la décarbonisation découlant d’une demande énergétique élevée, d’un accès limité à des sources d’énergie renouvelables, fiables et abordables et de la nécessité des investissements initiaux durables et équitables, et les experts de Hatch Jean-Denis Carrier et Karen Dingley se sont réunis avec des milliers d’experts du climat à la COP28 pour s’attaquer à ces problèmes.

La conférence est maintenant terminée, et la quête de créer un monde meilleur au moyen de changements positifs va bon train. Dans le cadre de leur discussion, nos experts se sont penchés sur les façons dont la recherche de solutions efficaces de captage et de stockage du carbone complique la tâche apparemment impossible de résoudre le trilemme énergétique, ce qui a donné lieu à une discussion sur la façon de mettre en œuvre une source d’énergie fiable, durable et abordable de façon socialement responsable.

Par le passé, l’industrie minière fonctionnait sans technologies minières de remplacement ni les capitaux nécessaires aux investissements importants. Les procédés énergivores de l’industrie, surtout dans le domaine de la fusion, rendaient presque impossible l’extraction sans émissions de carbone. D’autres défis persistent dans les régions éloignées où le manque d’infrastructures ne favorise pas l’utilisation d’énergies renouvelables ou la décarbonisation. Les processus désuets de la révolution industrielle, combinés aux obstacles réglementaires et à la rareté des ressources, continuent d’entraver la mise en œuvre de changements concrets et socialement responsables.

Une grande partie de la conversation à la COP28, qui reconnaît l’importance de ces enjeux, a porté sur le besoin de solutions commercialement et socialement viables soutenues par des recherches, des technologies et un financement adéquats. Avec les incitatifs et la pression sociale nécessaires pour aller de l’avant, et si les gouvernements établissent un cadre pour s’assurer que les organisations et les populations sont harmonisées et correctement encouragées, nous commencerons à voir des résultats.

Investir dans la technologie

Au moment d’envisager des technologies particulières de décarbonisation ou de captage du carbone, il est essentiel de tenir compte de la tarification du carbone et du cadre de mise en œuvre nécessaire. Comme les technologies vertes existantes en sont encore aux balbutiements de leur cycle de développement, il reste des coûts importants associés aux technologies inédites. Autrement dit, la technologie coûte plus cher à mettre en œuvre lorsqu’elle est nouvelle que lorsqu’elle est répandue – considérez le coût d’installation de l’énergie solaire aujourd’hui par rapport à il y a 20 ans. Il est essentiel de garder cela à l’esprit lorsque vous envisagez d’investir dans de nouvelles technologies. Le coût actuel des technologies existantes n’est pas immuable; à mesure que les technologies se répandront, l’investissement initial diminuera.

En tant qu’industrie, nous avons besoin de mesures incitatives pour aider à réduire les coûts initiaux des technologies émergentes. En établissant des exigences réglementaires et des pénalités possibles, en renforçant la responsabilité sociale des entreprises, en nous efforçant d’attirer des investisseurs soucieux de l’environnement, en réduisant les coûts opérationnels grâce à l’efficacité énergétique et en obtenant un avantage concurrentiel sur des marchés qui valorisent de plus en plus les pratiques durables, nous préparons le terrain pour le succès des technologies émergentes. Lorsqu’on encourage des solutions comme les méthodes de capture et de stockage du carbone, la capture directe dans l’air, la production d’hydrogène vert et bleu, l’électrification de l’équipement minier et le stockage efficace de l’énergie, on stimule les investissements dès le départ.

Hatch travaille avec des produits miniers très variés et s’intéresse particulièrement aux technologies visant à économiser l’eau et à électrifier les fonderies métallurgiques. Une grande partie de notre travail est actuellement axée sur les procédés de réaction du carbone, et d’importants investissements en capital sont réalisés dans l’électrification des alumineries.

Sur le plan social, de nombreuses communautés n’accepteront de soutenir ces importants investissements de dépenses en capital que si elles estiment qu’ils correspondent à leurs valeurs, non seulement en termes d’émissions de carbone, mais aussi de croissance socio-économique à long terme, en particulier dans les régions africaines. Dans cette optique, les technologies contribueront à l’acceptation sociale de l’électrification dans l’industrie minière en répondant à ces préoccupations et en présentant les avantages. Des outils de simulation avancés permettent de visualiser l’incidence de l’électrification et d’aider les communautés à comprendre les avantages offerts, notamment la réduction des émissions et l’amélioration de la qualité de l’air. Les plateformes de données transparentes procurent de l’information en temps réel sur les sources d’énergie et illustrent le passage aux énergies renouvelables. De plus, l’engagement communautaire au moyen d’expériences de réalité virtuelle ou d’autres plateformes interactives peut sensibiliser les intervenants aux avantages sociaux et environnementaux de l’électrification des mines.

Intégration des véhicules électriques à batterie, des énergies renouvelables et de la numérisation aux activités minières

Les véhicules électriques à batterie (VEB) sont de plus en plus utilisés dans les activités minières et pour le transport du personnel et de matériaux. En fin de compte, les VEB contribuent à réduire les émissions, le bruit et les coûts d’exploitation par rapport aux véhicules diesel traditionnels. Étant donné que les avancées technologiques en matière de batteries ont augmenté l’autonomie et les capacités de ces véhicules, ils deviennent des options viables pour les conditions exigeantes des environnements miniers.

L’industrie est également confrontée à un autre changement : l’énergie solaire et éolienne utilisée pour créer de l’hydrogène qui sera ensuite stocké et utilisé. Grâce à l’électrolyse, l’hydrogène produit peut être utilisé comme carburant propre pour alimenter l’équipement ou les véhicules. Pour améliorer l’efficacité de cette production d’hydrogène vert, des batteries ou d’autres systèmes de stockage d’énergie peuvent être intégrés. Cela permet un approvisionnement fiable et continu en énergie propre lorsque la production d’énergie solaire et éolienne est intermittente.

L’automatisation et la numérisation rehaussent également l’efficacité, la sécurité et la productivité. Les machines automatisées, comme les camions autonomes et les systèmes de forage, réduisent le besoin d’intervention humaine dans des environnements dangereux. La numérisation permet de surveiller l’équipement en temps réel, d’optimiser l’entretien et de réduire au minimum les temps d’arrêt. Elle permet également la prise de décisions fondées sur les données, ce qui améliore le rendement global et la gestion des ressources. En fin de compte, elle nous aide à tirer le meilleur parti de l’énergie disponible sans exercer de pression supplémentaire sur les ressources.

L’industrie commence également à explorer le stockage du carbone dans les résidus miniers dans le cadre d’une approche qui consiste à capter les émissions de dioxyde de carbone et à les injecter dans les résidus miniers afin de favoriser la carbonatation minérale. Ce procédé transforme le CO2 en minéraux stables, ce qui peut réduire l’impact environnemental des résidus miniers tout en stockant le carbone sous une forme sécuritaire. La nouvelle technologie la plus novatrice pourrait être l’utilisation de la biotechnologie pour des procédés qui consommaient typiquement beaucoup d’énergie.

Quelle est la prochaine étape?

Les pays en développement n’ont généralement pas les infrastructures ou les compétences nécessaires pour soutenir les nouvelles technologies. Cela représente un défi pour le reste du monde d’introduire de nouvelles technologies dans des régions où il n’existe pas de fondations pour les soutenir. Pour ce faire, nous devons établir des pratiques exemplaires et reconnaître l’investissement initial requis pour les nouvelles technologies dans l’industrie minière, une industrie ancrée dans les mêmes habitudes depuis sa création.

La création de nouvelles installations et l’accélération graduelle des installations existantes prendront du temps et, dans les pays développés, nous devons nous concentrer sur une préparation opérationnelle et des plans de conception solides. Communiquez avec nous pour découvrir comment Hatch investit dans des technologies particulières et dans l’électrification, et ouvre ainsi la voie vers un avenir plus vert et plus prometteur.