Des façons novatrices de rentrer chez soi en toute sécurité

By Dan Welshons et Faraz Shafaghi | Le 23 septembre 2022

En avril 2021, nous avons annoncé notre partenariat avec Cambridge Brain Sciences et notre volonté conjointe d’élaborer un programme pilote d’évaluation cognitive en milieu de travail pour nous aider à comprendre le fonctionnement cognitif des employés et à déterminer s’ils sont aptes au travail.

Le programme vise à déterminer si les employés peuvent accomplir leur travail et leurs tâches en toute sécurité malgré les autres stresseurs qui les entourent, notamment le stress, l’anxiété, la privation de sommeil, la toxicomanie et l’utilisation accrue d’appareils électroniques qui sont des sources de distraction.

Il est essentiel de s’assurer que les employés sont aptes au travail, particulièrement en ce qui concerne les emplois et les tâches à risque élevé. L’utilisation d’équipement lourd, le travail en hauteur et l’exposition à des sources d’énergie et à des substances nocives comportent des risques que nous devons pouvoir reconnaître et gérer dans le milieu de travail.

Nous croyons que l’acuité mentale des employés est la clé pour réduire la fréquence des incidents au travail. S’il est important de mettre en place des précautions et des contrôles mesurables sur le chantier, de fournir à tous de l’EPI et de mettre en œuvre toutes autres mesures de contrôle appropriées, le fait de connaître les capacités cognitives des travailleurs l’est tout autant lorsqu’il est question de s’assurer qu’ils peuvent accomplir leurs tâches efficacement et en toute sécurité.

En utilisant les tests psychométriques pour mieux connaître la santé globale des travailleurs et leur rendement professionnel, nous pouvons atténuer les risques et, au bout du compte, mettre en place des solutions sécuritaires pour que tous puissent rentrer chez soi en ne subissant « aucune blessure ni aucun dommage ».

Contexte

En 2016 dans la ville de Croydon, dans le Sud de Londres, un tragique déraillement de tramway s’est produit. Sur les 69 passagers à bord, 62 personnes ont été blessées et sept sont décédées. Plus tard, il a été découvert que le tramway roulait trois fois plus vite que la vitesse recommandée dans un virage. Notamment, une enquête sur l’accident ferroviaire aurait conclu que l’opérateur du tramway avait eu un épisode de microsommeil avant l’impact.

Dans cette optique, la phase 1 du projet pilote de CBS s’est concentrée sur une société de transport du Royaume-Uni, et plus particulièrement sur ses employés de bureau. L’objectif était de comprendre, au moyen de collectes de données et d’autoévaluation, la capacité des employés de se concentrer et de prendre des décisions judicieuses, en comparant les résultats à un indicateur d’aptitude au travail.

Pour mener à bien cette phase du projet, un groupe de travailleurs de bureau bénévoles devait effectuer une série de tests psychométriques rigoureux. Deux fois par jour et trois fois par semaine, le groupe devait répondre à plusieurs questions intellectuellement complexes, conçues pour mesurer sa capacité à se concentrer et à accomplir efficacement ses tâches.

Cela a donné lieu à près de 1 200 évaluations recueillies sur cinq semaines et 3 600 résultats d’essais de tâches. Malgré la lourde routine quotidienne que constituaient ces essais, les résultats ont pu être simplifiés avec acuité scientifique, faisant de cette première phase du projet pilote un succès.

Où nous en sommes aujourd’hui

En apportant d’importants changements à l’ensemble de nos activités, ce projet permet aux responsables d’évaluer l’état cognitif des employés, puis de faire les ajustements nécessaires pour que le travail puisse être accompli en toute sécurité. Appelé « évaluation cognitive de l’aptitude au travail », l’essai a produit des résultats qui indiquent ultimement si un employé devrait être signalé comme étant potentiellement inapte.

À ce stade, un indicateur ne suffit pas à prouver l’inaptitude au travail, mais il permet d’aviser le directeur ou le supérieur immédiat qu’un membre de l’équipe n’est pas au mieux, ouvrant la voie à une discussion plus approfondie. Avec ses autoévaluations non invasives, cet examen routinier bénéficie non seulement au milieu de travail, mais aussi aux cabinets de médecin en tant qu’outil d’analyse comparative et d’évaluation du mieux-être mental des patients. Il peut être difficile d’évaluer avec précision ses propres manquements, ce test offre donc un outil d’évaluation impartial.

Prochaine étape

Alors que la phase 1 du programme pilote est axée sur la collecte de données auprès d’employés de bureau, la phase 2 est plutôt orientée vers les activités et les équipes de chantier afin d’appliquer ce que nous avons appris dans un environnement plus dynamique.

Plus précisément, la phase 2 du projet pilote se concentrera sur les quarts de travail optimaux dans le but d’établir un horaire qui maximiserait la capacité des équipes à prendre de bonnes décisions tout en prenant soin de leur mieux-être général. En se penchant sur les travailleurs dont le sommeil est irrégulier en raison de l’horaire de travail, cette phase du projet pilote vise à savoir quels quarts de travail permettent aux employés de demeurer en santé et d’offrir un rendement optimal.

Le travail effectué par les employés responsables de l’entretien des tramways en est un bon exemple. Ces employés ont des horaires variables, travaillent fréquemment de sept à dix jours d’affilée, ont peu de contrôle sur le choix et l’enchaînement des tâches et n’ont souvent pas le temps de prendre des pauses Il est prouvé que le caractère perturbateur de ce type de travail en quarts accentue la fatigue et la somnolence et entraîne une baisse de la productivité et du rendement cognitif.

En fin de compte, la phase 2 servira à établir des façons de maximiser l’efficacité du sommeil tout en améliorant le rendement au travail et en fournissant des données qui permettront aux employeurs de faire preuve de créativité dans l’élaboration de l’horaire en question.

La sécurité au travail est une valeur fondamentale. Nous croyons que la technologie, l’analyse et les outils cognitifs nous permettront de nous assurer que tous retournent chez soi en toute sécurité à la fin de la journée. Nous sommes certains qu’en progressant dans cette prochaine phase du projet, un moyen d’aider nos clients à déterminer si leurs employés sont aptes au travail, particulièrement avant le début de la journée de travail, est à portée de main.

Pour en savoir plus ou pour lancer un projet pilote, communiquez avec Dan Welshons, Directeur mondial, Santé et sécurité chez Hatch.