Apprentissages réalisés grâce à l’empilage à sec des résidus de nickel à grains fins dans les tropiques

Résumé

Depuis 2014, Prony Resources New Caledonia (PRNC) étudie les options pour la gestion à long terme de leurs résidus de nickel. À la fin de 2015, une étude de faisabilité a été demandée afin d’examiner et de concevoir la possibilité de placer et de compacter de façon sécuritaire et économique les résidus secs au sein des installations de Nouvelle-Calédonie. Situé dans le sud-est du pays, le site est sujet à des vents violents, une sismicité modérée et des pluies cycloniques. Les précipitations annuelles moyennes dépassent 2 500 mm. Le matériau atypique de résilience stabilisé au gypse est composé de grains fins (D₅₀ < 6 µm) et présente des propriétés chimiques complexes qui influencent les essais de caractérisation.

Au cours du projet, une installation de démonstration comprenant un épaississeur de résidus, un filtre presse à cadres et à plaques ainsi qu’un système de manutention des matériaux a été construite. L’usine de déshydratation 1 (DWP1) a été conçue pour traiter 10 % de la production totale des résidus de l’usine de traitement, soit environ 1 800 tonnes sèches par jour. Les auteurs ont participé à la conception et à la construction de l’usine DWP1, ainsi qu’au développement de méthodes de construction connexes à titre de démonstration. Après la mise en service et l’accélération graduelle, un soutien technique a été fourni au personnel de PRNC, y compris la gestion de l’assurance et du contrôle de la qualité afin de mieux comprendre le rendement géotechnique et géochimique à long terme des résidus. Au cours de cet essai d’une durée de deux ans, nous avons acquis de l’expérience et des connaissances relatives au comportement des matériaux, aux problèmes de compactage et de constructibilité (en particulier la traficabilité) et à la gestion des eaux de surface pour des résidus de nickel latéritiques filtrés et modelés dans un climat tropical.

Cet article présente les résultats et les apprentissages réalisés depuis plus de deux ans dans le cadre du travail effectué sur le terrain. Il décrit également certains des défis rencontrés au cours de la construction et de la mise en œuvre d’un système de traitement des résidus filtrés et modelés à grande échelle (20 000 tonnes sèches par jour) dans un contexte climatique tropical.