Perspectives en amont pour les microréacteurs modulaires à l’ère de l’économie verte

By Cobus van Rensburg | Le 26 mai 2022

Perspectives en amont pour les microréacteurs modulaires à l’ère de l’économie verte

Les technologies propres constituent la base de la transition actuelle vers une économie plus verte. Les solutions à faible émission de carbone, telles que les véhicules électriques (VE), le stockage de l’énergie et les sources d’énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire, gagnent en importance et leur demande ne cesse de croître.

Certains métaux et minéraux tels que le lithium, le cobalt, le cuivre, le silicium, l’aluminium, les éléments de terres rares et l’argent sont au cœur de ces technologies propres. Par conséquent, nous avons grandement besoin de ces matières premières et les besoins augmentent à un rythme sans précédent. L’essor du marché des véhicules électriques et des batteries au lithium-ion explique la hausse des besoins en lithium et en cobalt.  

Le cuivre est couramment utilisé dans les conducteurs et les éoliennes. Les métaux des terres rares, quant à eux, sont largement présents dans les convertisseurs catalytiques, les aimants qui équipent les turbines, les véhicules électriques et les disques durs des ordinateursOn observe une hausse de la demande partout sur la planète : on extrait le lithium en Australie et au Chili, le nickel en Indonésie et aux Philippines, et le cuivre au Chili, au Pérou, en Indonésie et au Mexique. Les efforts accrus pour obtenir ces matières premières entraînent des émissions élevées de gaz à effet de serre (GES) en raison des besoins énergétiques intenses de l’extraction. L’exploitation minière représente d’ailleurs 10 % de la consommation d’énergie dans le monde [1]. Selon un rapport de 2018, la demande énergétique des mines devrait augmenter de 36 % d’ici 2035 [2]. 

Si l’on considère le cycle de vie global des technologies propres, les avantages associés à la décarbonisation des activités en aval sont contrebalancés par les processus d’extraction en amont, qui consomment beaucoup d’énergie et émettent énormément de GES. Actuellement, la majorité des exploitations minières dans le monde ont recours à des infrastructures de transport et de distribution d’électricité alimentées par des combustibles fossiles, qui sont souvent instables dans les zones reculées où se trouvent ces mines. Pire encore, elles dépendent de génératrices diesel à forte teneur en carbone comme source d’énergie principale ou de secours.  

Les microréacteurs modulaires (MRM) – 25 MW ou moins – et les réacteurs évolués de génération IV, actuellement en phase de conception et d’autorisation, sont particulièrement indiqués pour résoudre ce problème et aider ces technologies « propres » à le devenir réellement, à émettre peu de carbone et à ouvrir la voie à une économie plus verte.  

Compte tenu de l’importance croissante accordée à la durabilité, des objectifs environnementaux des sociétés minières et des efforts visant à améliorer l’empreinte carbone des activités d’extraction, les MRM conviennent parfaitement au secteur minier. En effet, ils sont une source fiable d’électricité sans carbone.  

Outre les besoins en électricité, les petits réacteurs modulaires (PRM) offrent d’autres avantages à l’industrie minière. Les MRM peuvent répondre aux besoins en énergie thermique de la mine, comme la chaleur et la vapeur de procédé, et aux besoins de cogénération. De plus, on peut intégrer l’énergie nucléaire à d’autres technologies, notamment pour la production d’hydrogène vert. Ce carburant peut alimenter les véhicules miniers ou être destiné à l’exportation, s’il est produit à grande échelle.  

Les MRM reposent sur la modularisation, les composants étant fabriqués en usine puis transportés dans des régions éloignées ou difficiles d’accès, ce qui simplifie le transport et la construction. En intégrant verticalement le nucléaire dans le cycle d’extraction des matières premières et en s’orientant vers une exploitation minière décarbonisée, les technologies propres, telles que les MRM, peuvent remédier aux vulnérabilités en amont et à la dépendance à l’égard des sources d’énergie à fortes émissions de carbone utilisées pour l’extraction. Elles favorisent ainsi une véritable transition vers une économie verte.  

Forte de ses vastes connaissances et de son expérience dans les secteurs de l’énergie et des métaux, Hatch est particulièrement qualifiée pour proposer des solutions durables aux sociétés minières qui souhaitent s’affranchir des combustibles fossiles. La transition vers les PRM et les MRM n’a pas à être difficile. En fait, en collaborant avec nos équipes d’experts remarquables et diversifiées, il est tout à fait facile d’être écologique. Nous offrons des solutions simples aux défis complexes.   

Références 

[1] BP Statistical Review of World Energy, 2019 

[2] Maennling, Nicolas et Perrine Toledano, 2018. « The Renewable Power of the Mine: Accelerating Renewable Energy Integration ». Columbia Center on Sustainable Investment