More than a checklist—the role of meaningful community engagement (Plus qu’une liste de vérification : le rôle d’un engagement communautaire authentique)

Par Chelsie Klassen|Mardi 15 juin 2021

Les entreprises commencent de plus en plus à s’intéresser et à accorder la priorité aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) partout dans le monde. Celles œuvrant dans les secteurs des mines et métaux, de l’énergie et des infrastructures en particulier ont le potentiel de réduire les risques environnementaux, de faire progresser le développement communautaire et de générer des revenus dans les régions où elles exercent leurs activités. Mais surtout, elles ont la responsabilité sociale de le faire.


L’intérêt croissant des entreprises est peut-être plus évident du côté du climat et de la diversité, mais il y a un changement marqué dans l’importance des stratégies commerciales durables et de leur incidence sur la société. Ce qui était autrefois considéré comme un effort philanthropique est désormais reconnu comme partie intégrante d’un modèle d’entreprise solide. L’enjeu, c’est que les mesures environnementales et de gouvernance sont bien articulées dans l’industrie, alors que les mesures sociales – c’est-à-dire la capacité d’une entreprise à gérer sa relation avec toutes les parties prenantes – demeurent plus difficiles à définir.

Le « S » dans ESG

Non seulement les facteurs de risque et de réussite pour les enjeux environnementaux et de gouvernance sont quantifiables, mais il existe des outils pour les quantifier, comme les évaluations d’impact et les audits des entreprises. En revanche, il n’y a pas de lignes directrices pour la composante sociale des enjeux ESG.

Par définition, l’engagement des parties prenantes est le processus par lequel une organisation inclut les personnes qui peuvent être touchées par ses décisions par l’intermédiaire d’un processus d’analyse, de planification, de communication et de mise en œuvre. Mais il y a tout un monde de différence entre l’engagement des parties prenantes et leur participation active, et l’ampleur conséquente de la conduite responsable des affaires.

Le dossier d’analyse

Plus que jamais, les investisseurs considèrent les cotes ESG comme un indice de réduction des risques. La réduction des risques environnementaux et sociaux peut accélérer la croissance, engendrer des économies, améliorer la réputation de la marque et, surtout, renforcer les relations à long terme avec les parties prenantes. À l’inverse, si un projet suscite une forme quelconque de confrontation communautaire ou manque de soutien, le risque lié à son exécution peut augmenter considérablement.

Certains projets ont attiré l’attention des médias et ont suscité une opposition massive, surtout en lien avec les terres autochtones et les territoires contestés. D’autres ont subi des pertes financières en raison du manque de consentement de la communauté. Au bout du compte, les investisseurs veulent savoir qu’ils placent leur argent dans des entreprises qui savent comment gérer et atténuer les risques avec succès.

L’engagement n’est pas une case à cocher. Nous avons peut-être pris l’habitude de le considérer sous l’angle des réglementations, mais dans l’avenir, il faudra le voir comme une relation. – Chelsie Klassen

Aller plus loin

Des cadres internationaux qui mesurent les efforts d’affaires durables ont été établis : les Normes de performance en matière de durabilité environnementale et sociale de la Société financière internationale (IFC), les efforts de lutte contre les changements climatiques de l’Accord de Paris, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et les objectifs de développement durable des Nations Unies en sont quelques exemples. Ces normes internationales offrent une orientation aux entreprises pour déployer et mettre en œuvre des efforts de durabilité dans la gouvernance, les structures d’exploitation et au-delà.

L’attrape? Il n’y a pas de lignes directrices sur la façon de le faire. Lorsque vous examinez ces normes internationales, vous devez garder à l’esprit que chaque communauté que vous rencontrerez sera différente. Il ne suffit pas de prendre un pourcentage des dépenses en immobilisations et de les consacrer à des programmes d’acceptabilité sociale. Il faut consulter les communautés de manière proactive et aller au-delà des simples normes réglementaires. Il faut prêter attention aux besoins des parties prenantes – chaque solution doit être adaptée à la communauté concernée. Cet investissement relativement modeste rapportera gros au bout du compte.

Ensemble vers la réussite

Les exigences réglementaires comprennent souvent, sinon toujours, un processus de consultation communautaire : Que pensent les gens? Quelles sont leurs préoccupations? Y a-t-il des éléments déclencheurs? De quoi la communauté a-t-elle vraiment besoin? Quelle est la meilleure façon de l’engager? Comment les membres de la communauté veulent-ils fournir leurs commentaires? Les problèmes surviennent lorsqu’une activité de consultation est menée, mais sans aucun suivi.

L’engagement n’est pas une case à cocher. Nous avons peut-être pris l’habitude de le considérer sous l’angle des réglementations, mais dans l’avenir, il faudra le voir comme une relation. Le développement du barrage Ruskin de BC Hydro est un excellent exemple de renforcement des relations avec une communauté autochtone. Pendant la modernisation du barrage et de la centrale existants, BC Hydro a découvert un site archéologique vieux de 9 000 ans et a immédiatement interrompu la construction pour demander l’avis de la communauté autochtone concernant les prochaines étapes. Par la suite, la conception des améliorations prévues sur la rive droite a été révisée pour préserver le site, conformément au souhait de la Première Nation Kwantlen. La modernisation du barrage comprenait l’installation de six nouveaux panneaux artistiques en acier conçus par un artiste Kwantlen qui dépeignent l’histoire du peuple Kwantlen dans la communauté.

Au-delà de la diligence raisonnable sociale et de l’établissement de relations, votre entreprise doit répondre à trois questions : 1) Pouvez-vous gérer le projet adéquatement en fonction des ressources et de la tolérance au risque? 2) Pouvez-vous modifier votre projet au besoin? et 3) Pouvez-vous ou devriez-vous poursuivre si le jeu n’en vaut pas la chandelle?

La voie à suivre

Bien que les interactions en personne et le temps passé dans les communautés aient ouvert la voie au cours des soixante-cinq dernières années, la COVID-19 change certainement notre façon d’interagir au sein de nos communautés, et nous devrons trouver des approches plus créatives dans la prochaine ère. Les mesures prises pendant et après cette période sans précédent redéfiniront votre organisation, mais il est impératif de continuer d’assumer la responsabilité des engagements sociaux pris avant ou pendant la pandémie, même si pour cela il faut prendre un angle différent pour trouver une solution.

Comme l’engagement communautaire est un concept en constante évolution pour lequel il n’existe pas de lignes directrices, les entreprises peuvent tirer des leçons de leurs expériences pour s’assurer de prendre des engagements sociaux et communautaires tout au long du cycle de vie d’un projet. Prendre le temps et la peine de cultiver des relations mènera ultimement au succès. Par le respect, la compréhension et la coopération, les dirigeants d’entreprise et les parties prenantes peuvent établir des partenariats socioéconomiques mutuellement avantageux, qui engendrent des changements positifs dans les communautés où nous vivons et travaillons.

Chelsie Klassen

Directrice mondiale, Engagement autochtone

À titre de Directrice mondiale, Engagement autochtone, Chelsie s’efforce de créer des avantages qui profiteront aux communautés autochtones et à l’industrie à long terme. Elle a bâti sa carrière sur la défense des intérêts dans le cadre de divers rôles au Canada et à l’étranger. Elle est fière des relations personnelles qu’elle a établies tout au long de son parcours et collectionne des œuvres d’art locales qui lui rappellent les endroits qu’elle a visités, y compris une veste inuvialuite des Territoires du Nord-Ouest qu’elle accroche dans son bureau.

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