L’amélioration des relations avec les Autochtones commence par une meilleure compréhension et une communication éclairée

By Calvin Crispo | Le 9 août 2018

Les cultures et les communautés autochtones comptent parmi nos plus importants intervenants dans les projets d’infrastructures et d’exploitation minière partout dans le monde. Elles contribuent à l’élaboration de solutions socialement responsables et durables qui répondent à nos objectifs et à nos valeurs en matière de réflexion, de planification et d’exécution axées sur l’avenir.

Nous ne devons pas sous-estimer l’importance d’une bonne communication pour entretenir de solides relations professionnelles, en particulier avec les populations multiculturelles. Pour les Autochtones qui font partie d’équipes internes et de partenariats externes, cela commence par une meilleure compréhension des termes propres à leur culture.

Aujourd’hui, une mauvaise utilisation de la terminologie culturelle est presque toujours le résultat d’un manque de connaissances plutôt que de l’indifférence, mais ces malentendus potentiels peuvent être facilement évités grâce à une meilleure éducation culturelle et à des efforts de communication éclairée.

La première étape pour améliorer la communication est de comprendre pourquoi et comment nous utilisons différents termes avec différents groupes de personnes.

Canada

Au Canada, le terme « Autochtones » fait référence à trois groupes très distincts, soit les Premières Nations, les Métis et les Inuits. Dans le recensement canadien de 2016, 1 673 785 personnes s’identifiaient comme Autochtones, ce qui comprend 4,9 % de la population nationale. De ce nombre, 977 230 appartiennent aux Premières Nations, 587 545 aux Métis et 65 025 aux Inuits. De plus, chacune de ces populations compte plusieurs sous-catégories ayant leurs propres cultures et traditions (comme les cultures ojibwée, crie, mohawk, anishinaabe, etc.).

Les Premières Nations font partie des premiers peuples autochtones du Canada, qui englobent plus de 634 populations et plus de 50 langues distinctes. Les Métis du Canada sont issus des mariages entre Autochtones et colons européens. Les Inuits ont été la dernière population autochtone à s’établir au Canada.

On utilise le terme « Autochtones » comme collectif au sein de nombreux ministères, mais certains soutiennent son utilisation pour désigner les trois groupes est problématique.

Australie

En Australie, les groupes autochtones représentent 2,8 % de la population totale du pays. Les deux groupes les plus nombreux sont les Aborigènes et les indigènes du détroit de Torres. Lors du recensement de 2016, environ 91 pour cent des Autochtones d’Australie s’identifiaient comme Aborigènes, tandis que 5 pour cent d’entre eux s’identifiaient comme insulaires du détroit de Torres. Les 4 pour cent restants s’identifiaient à la fois aux deux groupes.

La population autochtone compte de nombreux groupes et sous-groupes régionaux. On estime que les divers groupes autochtones en Australie parlent de 120 à 145 langues différentes, et que chacun d’entre eux a une culture et des coutumes qui lui sont propres.

Les groupes indigènes australiens tentent toujours d’obtenir une reconnaissance constitutionnelle, et bien que le terme collectif « Indigène » gagne en popularité, il y a encore un débat sur l’utilisation appropriée du terme « Aborigène ».

Afrique du Sud

En Afrique du Sud, on estime que les groupes autochtones représentent environ 1 % de la population d’environ 50 millions d’habitants, soit environ 500 000 personnes. Ces groupes sont appelés collectivement Khoïsan et comprennent deux groupes distincts : les Sans et les Khoïkhoïs.

Parmi les groupes San, citons ‡Khomani San, Khwe et !Xun. Les groupes Khoïkhoï comprennent Nama, Koranna, Griqua et Cape Khoekhoe. Chaque groupe possède ses propres distinctions culturelles et réside dans des régions géographiques très variées.

Les changements sociopolitiques actuels en Afrique du Sud ont permis de remplacer les catégories sociales fondées sur la race de l’apartheid établies par des catégories autodéterminées. On cherche à faire reconnaître formellement ces catégories au sein du gouvernement.

Terminologie en évolution

La nature litigieuse et abstraite de nombreux termes employés pour désigner les groupes autochtones à travers le monde nécessite une approche de communication souple et prévenante, fondée sur le respect.

Voici quelques bonnes règles à suivre pour améliorer la communication avec les groupes multiculturels :

  1. Ne présumez pas que vous connaissez déjà la bonne terminologie. Même si vous comprenez des termes précis, soyez conscient qu’ils changent et évoluent avec le temps.
  2. N’essayez pas d’utiliser la terminologie à moins de comprendre la signification et l’origine du terme et du groupe auquel il fait référence.
  3. En cas de doute, demandez à la personne ou au groupe à qui vous vous adressez quels termes utiliser pour faire référence à eux et à leurs ancêtres.
  4. Si les racines ancestrales ne sont pas connues, le terme « Autochtones » est généralement un moyen respectueux de désigner les personnes qui s’identifient à ces groupes.

En passant un peu plus de temps à déterminer et à utiliser la bonne terminologie, on peut éviter des tensions qui pourraient éventuellement nuire aux relations. Il est également possible d’établir d’entrée de jeu une relation fondée sur la confiance et le respect, ce qui entraîne souvent des relations de travail plus productives et de meilleurs résultats pour tous.