Pour les promoteurs, le prix d'entrée passe par la collaboration
Historiquement, au Canada, nos rapports avec les Autochtones n'ont pas toujours été au centre des priorités. En fait, les relations risquaient souvent de tourner au vinaigre à cause de leur mauvaise gestion.
Les promoteurs reconnaissent maintenant que les communautés autochtones sont des partenaires à part entière. À la fin d'un projet ou à la fermeture d'une mine, les seuls vestiges doivent être positifs et durer pendant au moins une génération ou deux. L'objectif est de créer un effet durable et de laisser un précieux héritage.
Pour garantir une communication ouverte et une compréhension complète des tenants et aboutissants de ces collaborations entre l'industrie et les communautés, les parties concernées signent des ententes de participation (aussi appelées ententes sur les répercussions et les avantages [ERA] et ententes sur les possibilités d'affaires). Les ententes de participation, négociées de gré à gré, sont des contrats exécutoires entre le promoteur et le ou les groupes autochtones touchés par le projet. Ces ententes vont au-delà de la responsabilité sociale d'entreprise. Elles constituent le droit d'entrée sur le territoire qui intéresse les promoteurs et leur donnent les approbations nécessaires pour mener leurs activités.
De façon générale, ces ententes poursuivent deux grands objectifs. Premièrement, elles définissent les modalités entourant la présence d'un promoteur dans la communauté hôte ainsi que ses responsabilités. Deuxièmement, elles servent à instaurer une confiance mutuelle en décrivant comment les avantages de la mise en valeur des ressources profiteront aux communautés qui demeureront sur le territoire bien après la fermeture du projet. Il ne faut pas confondre les ententes de participation et les accords de partage des revenus tirés des ressources conclus entre les gouvernements et les groupes autochtones. Ces accords précisent plutôt le partage des recettes, comme les redevances et les impôts, générées par l'exploitation des ressources.
La gestion des relations et des ententes avec les groupes autochtones est un domaine d'expertise que Hatch maîtrise depuis de nombreuses années. Nous avons souvent eu le mandat de préparer et d'implanter des programmes, des initiatives et des stratégies qui apportent des avantages économiques (comme l'amélioration des compétences, la formation et la participation des entreprises locales) aux communautés qui accueillent nos clients et leurs activités industrielles. Nous surveillons aussi si les entreprises respectent les engagements définis dans l'entente de participation.
La création d'emplois et le perfectionnement des compétences – deux aspects essentiels à la viabilité et à la vigueur économique des communautés – sont généralement des avantages les plus recherchés dans les régions éloignées. Et ce n'est pas surprenant. L'Association minière du Canada a estimé que quelque 1 200 communautés autochtones se trouvent dans un rayon de 200 kilomètres comprenant 180 mines en production et plus de 2 500 sites d'exploration actifs. De plus, les Autochtones représentent l'un des plus jeunes segments de la population canadienne et l'un de ceux dont l'essor est le plus rapide. Il est facile de comprendre pourquoi il est avantageux pour toutes les parties de faire participer la main-d'œuvre au travail de développement.
Un autre sujet directement lié aux emplois et aux compétences qui suscite toujours de l'intérêt est celui de l'obtention de contrats auprès du promoteur. Nous avons organisé des séances d'information et incité des organismes gouvernementaux à se déplacer dans les communautés pour donner des renseignements sur le démarrage d'entreprise, la réponse aux appels d'offres et la présentation de demandes de subvention au gouvernement du Canada pour le perfectionnement des compétences et la formation. Nous avons aussi mis en place des stratégies avec mesures d'encouragement et sanctions pour favoriser l'inclusion de contenu local par l'intermédiaire d'ententes avec des entrepreneurs dans le domaine des services.
Tout est une question d'équilibre. L'entreprise marche sur une ligne fine, car elle doit réussir à combler les demandes de la communauté tout en répondant aux exigences et aux attentes de ses actionnaires. L'entreprise doit surtout agir avec transparence et éviter de faire des promesses qu'elle ne pourra pas respecter.
Voici quelques-uns de nos conseils pour maintenir des relations harmonieuses entre l'industrie et les communautés.
- Gérez les attentes dès le départ. Convoquez des réunions publiques pour ouvrir le dialogue le plus rapidement possible avec toute la communauté. Nommez avec franchise toutes les répercussions possibles du projet et les occasions qui pourraient en découler.
- Assurez-vous de disposer de toutes les ressources dont vous aurez besoin pour mettre en œuvre vos stratégies. Faites vos devoirs pour éviter de devoir remettre à plus tard, suspendre ou réduire les programmes que vous aviez promis.
- Investissez dans la sensibilisation culturelle. Invitez des représentants des associations communautaires à faire des présentations sur leurs coutumes, leur héritage, leurs philosophies et leurs terres traditionnelles. Demandez la participation de tous ceux qui travaillent sur le projet.
- Adoptez une approche descendante. Les directeurs des plus hauts échelons doivent montrer l'exemple à suivre. Si les employés constatent que les stratégies et les programmes sont appuyés par le PDG, ils seront plus enclins à collaborer pleinement
C'est une stratégie toute simple, mais sur laquelle on ne saurait trop insister : exercez vos activités ouvertement, de bonne foi et en toute transparence. C'est le seul moyen d'être réinvité à travailler dans la communauté et avec celle-ci.